Charlotte Hervieux : bye bye Scaramouche !

La comédie musicale We Will Rock You a passionné les foules parisiennes. Les représentations se sont terminées il y a seulement quelques jours et tous, artistes comme spectateurs, gardent des étoiles dans les yeux. Pour terminer notre série d’interviews en beauté, Charlotte Hervieux nous a, une nouvelle fois accordé un peu de son temps, de sa gentillesse et de son professionnalisme.

Dans We Will Rock You, tu interprétais Scaramouche. Peux-tu nous parler de ton personnage et de ce qu’il apportait au spectacle ?

Scaramouche est une jeune fille un peu paumée au fort tempérament. Elle se fait malmener par ses camarades de classe car elle n’a jamais voulu rentrer dans « le moule » imposé par la dictature de Globalsoft. Sa rencontre avec Galileo va être déterminante pour elle car, sceptique au début, elle va l’accompagner dans sa quête pour le retour du rock’n roll et de la liberté. Elle va pouvoir se battre pour une cause qui lui tient à coeur et se lier avec des personnes sur qui elle peut compter.

En quoi le « Girl Power » peut s’appliquer pour le personnage de Scaramouche ? 

Déjà, en tant que grande fan d’Harry Potter qui revendique qu’Harry serait mort dès le tome 1 sans Hermione dans la team, je peux dire que c’est un peu le même principe avec son comparse Galileo qui est l’élu mais qui peut être un peu éparpillé et « perché » avec les voix qu’il entend dans sa tête, Scaramouche le ramène toujours à la réalité et au concret de la situation et du danger. Elle ne se laisse pas marcher dessus et n’hésite pas à hausser le ton pour faire entendre ses opinions. Un peu torturée au début de l’histoire, elle prend confiance en elle et en tire une vraie force. Elle va devenir un élément clé pour le retour du rock. Il n’est jamais question de jeune fille en détresse, surtout dans sa relation avec Gal qui prone un vrai partenariat emprunt de sentiments forts. 

Quelle a été la chose la plus difficile pour toi sur ce spectacle ?

L’endurance ! Ce show demande une énergie de dingue et à chaque fois qu’on l’a joué, je faisais d’autres spectacles en journée. Mais la troupe est tellement géniale humainement et artistiquement que ça m’a permis de tenir et de donner le meilleur même dans les moments d’épuisement.

Avec Doryan vous paraissez hyper proches. Qu’est-ce qui vous uni à ce point ? Cette complicité on la ressent d’ailleurs sur scène…

J’ai rencontré Doryan lors de l’avant dernier tour d’audition de We Will Rock You ! Je me souviens très bien, j’étais stressée car on venait de découvrir les textes qu’on allait devoir jouer quelques minutes après et on a été les premiers à passer donc absolument pas de temps pour intégrer le texte ou même pour caler des trucs entre nous et je me mettais une pression de dingue car je l’avais vu sur Grease et je l’avais trouvé génial donc je voulais être à la hauteur ! Je pestais intérieurement qu’on passe tous les 2 les premiers car je me disais que les autres seraient plus « prêts » que nous. Mais visiblement, l’alchimie de notre duo a fonctionné spontanément ! Dès le début des répets, tout a été une évidence et d’une facilité déconcertante entre nous, que ce soit dans le travail ou dans le relationnel. La création du spectacle n’a pas été de tout repos, ça nous a demandé beaucoup de travail et on s’est vraiment soutenu à chaque instant, ça nous a lié et la complicité de nos échanges sur scène est réelle. C’est une très belle rencontre. 

Quel était ton tableau préféré dans le show et pourquoi ?

Il y a beaucoup de moments très forts donc c’est dur de choisir ! J’adore bien sûr mes moments privilégiés avec Doryan, que ce soit sur le duo Who Wants to Live Forever ou les scènes où on se chamaille. Mais j’aime aussi beaucoup Another One Bites the Dust, il se dégage de ce tableau une énergie et une force de fou ! Avec Doryan on est en coulisses prêt à monter sur scène pendant ce tableau et on admire les copains en les rejoignant sur certains mouvements de danse qu’on a intégré à force de les regarder ! Et puis tout le final avec le public qui nous envoie tellement de choses, c’est toujours très intense et émouvant et j’ai souvent du mal à retenir mes larmes sur les dernières phrases de Bohemian Rhapsody.

Une fois que le show est terminé, que se passe-t-il entre les artistes ? Vous allez boire un verre ou chacun rentre chez soi ?

L’assiette de frites de 23h45 est un incontournable pour moi à la brasserie l’Etincelle juste au dessus du Casino ! On rigole, on se fait des câlins, on essaie d’atterrir après cette vague d’adrénaline incroyable. C’est là qu’on voit qu’on a créé une troupe très belle et soudée, car on se voit beaucoup en dehors du spectacle, que ce soit pour des apéros/loups garous ou pour aller au ciné ou applaudir d’autres spectacles.

Quels sont tes projets à venir ?

Je rejoins dans quelques semaines la belle troupe du Malade Imaginaire en La Majeur (de Raphaël Callandreau et Molière of course !) à la Comédie Bastille, j’ai hâte ! Et puis le 10 Février on présente une lecture publique d’une comédie musicale londonienne SOHO CINDERS et j’ai la chance d’y défendre un joli rôle en binôme avec … Doryan !!! La troupe et le spectacle sont top donc j’espère vraiment qu’on pourra monter ce beau projet à Paris prochainement ! Sinon, grâce au succès de La Reine des Neiges 2, je commence à être appelée pour doubler des petites choses à droite à gauche et j’en suis ravie car le doublage est vraiment un univers passionnant et très enrichissant en tant que comédienne.

Que penses-tu du concept de L’Ecran Pop ?

J’avais adoré participer à l’Ecran Pop pour Bohemian Rhapsody. Au delà du duo partagé avec Doryan dans la salle mythique du Grand Rex, vivre le film dans la salle et chanter à tue tête avec tout le monde, c’était magique et très fort ! Le concept est génial et fédérateur, on ressort de ces soirées complètement galvanisés et dès que mon emploi du temps le permettra, I’ll be there !