Conférence de presse Le retour de Mary Poppins

Découvrez la conférence de Presse, Le Retour de Mary Poppins!

Lundi 10 décembre. Le Rendez-vous est fixé à 13h30 à l’ambassade de Grande-Bretagne par Disney France. Au programme : la conférence de presse pour la sortie du film Le Retour de Mary Poppins, en salle le 19 décembre. À 14h05 précises les quatre artistes entrent dans la pièce, devant un parterre de journalistes. Emily Blunt (qui incarne Mary Poppins), Lin-Manuel Miranda (Jack), Rob Marshall (le réalisateur) et John DeLuca (le producteur) s’installe chacun sur son fauteuil devant une énorme PLV du film. Après les salutations collectives et les derniers réglages, l’interview peut commencer. L’Ecran Pop était là et vous fait partager sa rencontre avec les stars du films ainsi que quelques clichés de l’événement.

Lin-Manuel Miranda à la Conférence de Paris pour le film Le Retour de Mary Poppins
Emily Blunt à la Conférence de Paris pour le film Le Retour de Mary Poppins

Quelles étaient les choses les plus excitantes et les plus effrayantes à cette suite de Mary Poppins ?

Rob Marshall : Absolument tout (rires). Je veux dire, bien sûr… C’était intimidant. Mais en même temps… Si quelqu’un devait travailler sur la suite de ce film, je voulais être cette personne parce que j’aime tant Mary Poppins. Le film signifie tellement de choses pour tellement de gens. J’ai voulu retranscrire l’esprit du premier film dans ce second. C’est un film qui vient du plus profond de mon coeur et de notre coeur à tous. Nous savions que la barre était incroyablement haut alors c’est quelque chose que l’on a tenté d’atteindre ensemble.

Dans le film, il y a pas mal de chansons swing et jazz. C’était quelque chose de spécial pour vous de chanter ce genre de musique ?

Emily Blunt : Oui. Chanter ces titres a été une expérience très excitante pour moi. La musique, composée par Marc Shaiman est un hommage au film original et très conservatrice de son ambiance. C’est une nouvelle ère, un nouveau chapitre, une nouvelle histoire mais pour moi ça a été une expérience vraiment excitante de chanter notamment grâce aux grand numéros chantés et au cast prestigieux alors oui, j’ai adoré chanter pour ce film.

Il parait que les chansons ont eu plusieurs versions ?

Emily Blunt : C’est vrai. Les chansons ont toutes eu un costume différent, de la composition au moment où elles ont été enregistrées. C’était vraiment un travail d’équipe et d’écoute. Parfois, des titres n’ont pas été changés du tout mais ma première chanson par exemple a eu 3 ou 4 versions, la première chanson de Lin-Manuel a eu 7 ou 8 versions. Il faut être patient avant de pouvoir atteindre la chanson parfaite.

Lin-Manuel Miranda: Une autre chose est intéressante sur le fait de travailler sur un film musical original (c’est-à-dire avec des titres inédits), c’est que c’est aussi un peu dangereux et on ne sait pas trop vers quoi l’on va. Nous n’avons bien sûr pas écrit le scénario mais du jour où on a été choisi pour le film, on a testé un certain nombre de chansons différentes jusqu’à ce qu’elles soient parfaites.

Rob Marshall: C’est aussi Emily & Lin qui nous ont inspiré au fur et à mesure des répétitions et du tournage parce qu’on est presque partis de zéro. C’est un travail de trois ans. On travaille sur le film depuis 2015.

John DeLuca (producteur): On a vraiment travaillé les personnages et le scénario. C’était crucial pour Rob et moi. On a construit le film tous ensemble. Notre petit groupe est devenue comme une famille et je pense qu’on peut ressentir la profondeur de nos sentiments.

Comment vous êtes vous préparée pour devenir Mary Poppins et qu’avez-vous gardé d’elle ?

Emily Blunt : J’ai toujours l’un des parapluies qui a servi pour le film. Je ne dirais pas que je l’ai volée… (rires) On va dire que c’est un cadeau de Rob (rires), mais je l’ai toujours et je l’adore. Pour le rôle de Mary Poppins, j’ai eu la joie que l’on me propose un script exquis sur lequel travailler, écrit par David Magee. On a découvert quelque chose de magique, de complexe et de très excitant à jouer en tant qu’acteur. Je me suis régalée pour ce rôle. Je pense que Mary Poppins est une contradiction à elle-seule. C’est un personnage à la fois très terre-à-terre et en même temps extra-ordinaire, légère et insolente. C’était très excitant d’endosser son costume. Je pense que l’on est parvenus avec Rob, à retranscrire l’excentricité du personnage qui est surtout présent dans les livres. C’est une sorte de combinaison entre le script parfait et les livres.

Lin, c’est un peu votre première véritable expérience dans le cinéma alors que vous êtes plutôt habitué à la scène de Broadway. C’était comment de travailler avec Rob ?

Lin-Manuel Miranda : C’est vraiment différent ! Quand tu termines un numéro, sur scène, tu entends les gens qui t’applaudissent. C’était la plus grosse différence pour moi (rires). Honnêtement, lorsque Rob & John sont venus me voir au théâtre, je n’ai jamais pensé avoir une telle proposition. Ils m’ont dit qu’ils étaient en train d’écrire un musical mais je ne savais pas de quoi il s’agissait mais c’était un vrai bonheur d’avoir la proposition et de faire partie de cette aventure.

La scène des allumeurs de réverbères est fantastique. Ce ne sont pas seulement des danseurs mais aussi d’authentiques gymnastes. Est-ce que c’était le critère pour les sélectionner et comment les avez-vous entrainé ?

Rob Marshall : Cette séquence était un rêve pour moi ainsi que pour John, étant donné que nous sommes des anciens danseurs et chorégraphes. J’ai toujours voulu produire un numéro de cette longueur. Il s’agit tout de même d’une séquence de 8 minutes, masculine et athlétique. Si nous étions dans les années 80, j’aurais probablement été dans le film, mais je dirais que je recherche toujours le personnage. John et moi, nous sommes du même avis sur cet aspect. J’adore les danseurs talentueux, mais ce qui est très important pour moi, c’est de trouver des danseurs qui ont leur propre personnalité, sensibilité et ce quelque chose qui les rend unique.

J’adore travailler avec des acteurs qui sont chanteurs et danseurs. Il s’agit de quelque chose très important à mes yeux. Je cherche toujours des gens qui ramènent les personnages à la vie.

Emily Blunt : C’était très amusant de voir John essayer d’apprendre le tempo à des cyclistes de BMX.

Rob Marshall : Oui : « vous devez allumer vos engins à 5. Comment ça à 5? »

Emily Blunt : C’était les meilleurs conducteurs de BMX du pays.  Ils te demandait “C’est quoi 5?” Et tu leur disait “dans 3, 2, 1,…” et ils n’ont jamais réussi.

Rob Marshall : Je leur disais: “Vous allez être renversé par un danseur, c’est pour ça que vous devez entrer à 5”, mais ils étaient fantastiques et ils apprenaient vite.

Comment avez-vous réussi à donner une nouvelle vie à ce classique de Disney pour la nouvelle génération en gardant une touche de nostalgie pour la génération précédente qui a connu le premier film ?

Rob Marshall : C’est vraiment un travail d’équilibre. On voulait à la fois rendre hommage au film tout en ayant une nouvelle histoire. C’est vers les livres de Pamela L. Travers que nous nous sommes tournés pour commencer à trouver notre chemin. Les livres ont été rédigé lors de l’époque de la Grande Dépression à Londres, c’était une grande clé pour nous, et je dois dire que placer l’histoire dans cette époque me semblait d’actualité. C’est comme si on pouvait tous comprendre les difficultés de cette ère, plutôt sombre. Nous avions cependant cette constante question sur l’équilibre des deux. C’est pourquoi j’ai tout de même trouvé des moments spécifiques et stratégiques pour rendre hommage au premier volet.

John DeLuca :  Ce sont ces petits clin d’oeil qui rendent la chose encore plus amusante pour le public. Même s’ils ne le voient pas la première fois, ils le verront la deuxième fois. Comme Rob le dit très justement, le monde devient de plus en plus sombre et nous voulions proposer un antidote au stress, à tout le monde. Les gens sont aujourd’hui insensibles à la violence et au cynisme du monde et nous voulions chasser les nuages noirs en faisant renaître Mary Poppins. C’est une lumière en ces temps difficiles. Je pense que c’était le bon moment pour le film. Et puis avoir pu réunir Emily Blunt et Lin Manuel dans ce film, c’est exceptionnel !

Emily, quelle a été votre réaction lorsque Rob vous a demandé d’incarner Mary Poppins dans de nouvelles aventures ?

Emily Blunt : Pour être honnête, je dois dire qu’au début, j’ai eu un petit moment d’inquiétude parce que j’ai tout de suite pensé à Julie Andrews qui est tellement iconique dans ce rôle ! J’ai donc ressenti ce poids de grande responsabilité et pourtant, je savais que j’allais dire oui. C’était un « oui » instantané et c’est en grande partie grâce à Rob avec qui j’avais déjà travaillé par le passé. Je savais qu’il allait aborder le film avec une telle élégance et profondeur et du coeur. Je savais aussi que ça n’allait pas être une simple version 2018 de Mary Poppins. Elle est flamboyante et ce film s’enflamme dans la nostalgie des gens. Vous pensez à votre enfance quand vous pensez à Mary Poppins et donc on doit l’honorer. Je l’ai trouvée tellement palpitante à jouer que cette excitation a vite remplacé une quelconque inquiétude.

Il y a 50 ans Julie Andrews et Dick Van Dyke sont devenus des icônes pour toute une génération. Est-ce que vous appréhendez aussi le fait de devenir des nouvelles icônes pour la nouvelle génération, voire même des icônes de cinéma ?

Lin-Manuel Miranda : Je suis grave effrayé d’avoir une poupée barbie à mon effigie (rires). C’est à ce moment que ça va devenir réel pour moi. Quand ils vont créer une poupée de Jack, l’allumeur de réverbères. Mais je pense que ce qui m’a préparé à ça, c’est d’emmener mon fils sur le plateau, à chaque fois qu’il y avait un numéro musical à tourner. Quand on a filmé « Trip a little light fantastic », je voyais son regard écarquillé et émerveillé. Je pense que c’est la première fois qu’il pensait que « Papa était vraiment trop cool » (Rires). C’est lui qui me fait réaliser beaucoup de choses…

Emily Blunt : Le terme « iconique » est un peu exagéré pour moi je trouve (rires). Mary Poppins est un peu comme une super héroïne pour moi. Ma propre fille (comme Lin parlait de son enfant), m’a dit pour la première fois, il y a quelques jours : « Fais la voix. Fais ta voix de Mary Poppins », ce que j’ai fait. Et là, elle est restée sans voix, les yeux elle aussi écarquillés. Je pense que c’est la première fois (elle a vu le film) qu’elle réalisait que je jouais un personnage. Je me sens comme Lin, si je peux être héros dans les yeux de mon enfant avant qu’il ne devienne ado et qu’il soit gêné de ma présence (rires).

Lin-Manuel Miranda (lève les yeux aux ciel en imitant un ado)»: « Oui oui, je sais, tu es dans Mary Poppins » (Rires)

Emily Blunt : Oui, être une icône pour son enfant maintenant, c’est quelque chose d’exceptionnel.

Un petit mot sur la participation de Dick Van Dyke ?

Lin-Manuel Miranda : Dick a plus d’énergie à 92 ans que je n’en ai jamais eu dans ma vie. C’est de la caféine humaine. Il a tourné sa scène sur deux jours et je pense que tout le monde sera d’accord avec moi pour dire que les moments les plus magiques du tournage sont ceux-ci. C’était une connexion directe avec le premier film. Il complète l’arc de la première histoire. Il est magique et plus vivant que n’importe qui quand vous êtes dans la même pièce que lui. C’est un vrai talent.

Rob Marshall : Pour moi, c’est un rêve qui est devenu réalité parce que c’était mon héros. Vous savez, l’avoir avec nous sur le plateau était une chose tellement surréaliste. Il a joué dans le premier film il y a 54 ans . 54 ans ! Sur le plateau, il m’a attrapé la main et ma dit « je sens le même esprit sur le plateau qu’il y avait sur le premier film ». Cela signifiait tellement pour moi. Dans le film, il délivre un joli monologue aux enfants sur le fait de nourrir les oiseaux avec une musique en fond. Nous l’avons stratégiquement placé à cet endroit et je me souviens que je ne pouvais pas lui dire « coupé » parce que j’avais le souffle coupé. Je pense que la boucle est bouclée. Il incarne à lui seul le message du film. Il trouve l’enfant qui vit en lui et aborde la vie ainsi. C’était magique.

Pourquoi ne pas avoir réutilisé des standards comme « Supercalifragilistic » dans cette suite de Mary Poppins ?

John DeLuca : Nous voulions créer une nouvelle comédie musicale, autre que celle que vous connaissez déjà tous. Nous voulions arriver avec une nouvelle vision, de nouvelles chansons.

Lin- Manuel Miranda : Honnêtement, si vous écoutez la bande son (ce que je vous recommande de faire), Marc Shaiman a tellement suivi la ligne musicale du premier volet que j’en capte de nouveaux à chaque écoute. Le moment où Mary Poppins apparaît, il met en trois notes la chanson que les enfants écrivent dans le premier film, « The perfect Nanny »  avec une petite étape en plus. Il est toujours au service de l’histoire et ne dit pas « on va mettre cette chanson à ce moment précis parce qu’on sait que ça va procurer de l’émotion aux gens ». C’est toujours au service de l’histoire.

Rob Marshall: Si vous connaissez le premier film, vous savez à quel point les chansons ont eu des interprétations remarquables et inoubliables. Nous ne voulions pas faire du réchauffé, refaire la même chose ne moins bien. On a créer des chansons au service de l’histoire.

Quelles ont été les scènes les plus drôles à tourner ?

Lin-Manuel Miranda: Pour moi, ce sont les tournages avec Meryl Streep. On n’a pas arrêté de rire avec elle. Elle avait un numéro absurde et je la regardais émerveillé, interpréter cela comme un vaudeville. Elle joue un personnage délicieux avec cet accent dont on ne sait d’où il vient. Elle avait toujours cet air malicieux qu’on lui connait et qu’on adore. C’était pour moi la scène la plus drôle à faire.

John DeLuca : Pour moi, c’était, le petit garçon qui joue le rôle de Georgie dans le film. Il n’avait jamais joué la comédie avant. Il n’avait pas conscience de certaines choses comme se restreindre ou faire semblant, il laissait ses pulsions parler et ça donne un super truc. Ils ont fait ce que les enfants auraient fait dans la vie, de manière simple et naturelle. C’était très agréable pour Emily et moi de voir cette fraicheur et cette innocence de ce jeune enfant. Les choses qui m’ont fait rire aussi sont les choses qui ne faisaient pas du tout rire Emily. Comme quand elle était suspendue dans les airs et qu’elle était effrayée…

Emily Blunt: Non mais c’était pas drôle, j’étais vraiment effrayée.

John De Luca : On lui disait « ne t’inquiète pas », on va juste tourner cette scène une fois

Emily Blunt : On était suspendus à 20 mètres de haut !

Rob Marshall : Il faut savoir qu’Emily et Lin ont fait la plupart de leurs cascades.

John De Luca : Emily était incroyable quand on a tourné la scène sous la baignoire. Prendre les éponges sous l’eau et faire que cette ballade aérienne devienne magique. C’est tout à fait Emily ça ! Et Lin, sautant sur Big Ben des dizaines de fois. Il était épuisé. Toute l’équipe a été incroyable et n’a, à aucun moment, dit non.

Séquence du film Le Retour de Mary Poppins

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